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20 septembre 2010

Local Natives - Who Knows Who Cares (BretonLABS remix)

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On sort du centre par Masséna.

On se sent seules, bêtes et abandonnées. Arrivées sur la promenade, on ralentit le pas. La mer est noire à droite, les bandes de jeunes qui la contemplent, bouteille à la main, s’amusent plus que nous. On marche un peu à contre-courant, mais on a déjà fait la route dans l’autre sens. Y a du touriste, de l’Américaine même, qui nous arrête et nous pose cette question qui semble hanter tout le monde, « where to party, please ? », faisant le signe avec sa main du goulot vers sa bouche. Y a du blazer, du talon de 10. Tellement de toilettes compliquées, de paillettes aux coins des yeux, errant au milieu des kékés assis sur les côtés, tellement de trajectoires scintillantes, un vrai pèlerinage de jetsetteurs, sans l’ombre d’une destination.

L’ocre de Rome. Les bus sont préférables au métro, les virées sont complètement randoms, mais en rentrant à l’hôtel, tu as besoin de ne penser à rien. On regarde des tas de trucs défiler, pas sûres qu’on les ait déjà vus. Le bleu du ciel est le même. On s’est lavé les cheveux ce matin, on sent bon, pas comme hier soir. On boude la bouffe, on boude les gens. Passer de soirées vides à des mises de races monumentales pendant deux semaines non stop, ça ne peut pas se faire autrement qu’expatriées dans des bourgs dont on ne connaît aucun nom de rue, aucun horaire de bus, où tout n’est que visages sans noms, bouches sans visages, promesses de numéros, lumières-vraiment-trop-intenses-comme-si-le-père-noël-avait-dégueulé-dans-cette-boîte. 

Je retiens l’oubli complet de nous-mêmes, le meilleur comme le pire. Des photos non prises qu’on brûlerait sur-le-champ. Ma peau brune qui peut tout compte fait crâmer au soleil, le temps de merde que nous réservait Paris en sortant de l’avion. Les statues dont tout le monde se fout, les couleurs de forêts semblables à des salades méditerranéennes. Je retiens cette chanson, à l’aller comme au retour, mon refuge pour effacer toutes les merdes qu’on a dû se farcir en boucle dans les boîtes et les bars. 

Appuieras sur play quand : l’été se finit (toujours, j’en ai bien peur) ; il y a une fille aux cheveux dorés devant toi, à contre-jour, qui prend le vent magnifiquement bien ; tu piques ta première tête de la journée dans la mer ; un mec chinois qui vient de hollywood t’explique pourquoi il faut absolument que tu lui tiennes la main ; tu es en manque d’épiphanies, que tu en as besoin, même de l’illusion, pour pouvoir continuer.

 

play

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