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11 octobre 2010

Cameras - Polarise

 

 

cameras

 

A chaque fois qu’elle s’enclenche, j’imagine une ouverture de film. J’essaie de changer à chaque fois, mais c’est assez dur de se défaire d’une idée fixe. En général je me bloque sur une ville. Sans vraiment savoir de quoi le film va parler, ou la signification de cette chanson – j’ai beau me concentrer, il va falloir attendre une sérieuse update de lyrics.com pour pouvoir déchiffrer ce que la fille raconte – je vois une ville bouger en accéléré, balayée par des mouvements nerveux de caméra, tandis que la gravité du son impose le désenchantement. Un beau lieu commun formel - commencer un film sur des plans généraux de la ville où se déroule l'histoire wouhou - une ville belle mais dégueulasse, corrompue sûrement, pleine de secrets, que sais-je. Les credits qui s’enchaînent frénétiquement au premier refrain, en noir, parce que le fond serait blanc. Les bâtiments, le ciel, tout serait blanc. 

Ce serait une très longue ouverture, la chanson dure 5min20. Mais on ne peut pas la couper, tout compte dans le morceau. Une saute se ferait trop sentir et gâcherait toute la tension qui se construit depuis le début. Je parle d’une ouverture, alors que je sais que généralement, Polarise est une chanson qu’un producteur fouterait volontiers à la conclusion d’un épisode de série. Quand on résoud enfin un problème – à l’échelle de toute une moitié de saison, pour que la séquence soit à la hauteur du morceau quand même – ou qu’un autre problème encore plus sombre et inquiétant se pose, quand la descente aux enfers du/des protagoniste(s) se prolonge… Le genre de moment où l’on cherche par réflexe dans les bacs de The National, Interpol, Radiohead, ou les plus sinistres de Bloc Party.

Cette chanson suggère le suspense, le détournement du happy ending - donc elle collerait plus à un tournant majeur, à savoir milieu ou fin de saison. La mélodie a quelque chose de libérateur, surtout quand la voix de la meuf décolle, mais le retour constant au piano solennel, au battement inlassable du rythme, nous ramène à une réalité vraiment pas rigolote. Un motif récurrent comme quoi ce n’est pas tant la voix légère que le doute qui plane. Je préfèrerais m’en servir pour poser un décor d’emblée, pour montrer tout de suite que rien ne sera démêlable facilement, qu’on va en chier, plutôt que de le dire à la fin, de tuer l'espoir, ou confirmer le désespoir, qu'on a pu faire flotter depuis le début.

Cette chanson me hante depuis que je l'ai découverte (si, si). L'EP sort je ne sais quand, bientôt si l'on en croit leur myspace. Le reste des titres proposés ne me font pas autant frissonner que Polarise, mais bon le contraire m'aurait étonnée. Je ne connais pas beaucoup d'albums dont plus de deux titres me font vraiment tomber de ma chaise.
Appuieras donc sur play quand : tu fais la gueule, tu sors d'un meeting particulièrement désagréable et sens l'air frais te fouetter le visage après plus d'une heure de confinement, tu es en route pour tuer quelqu'un, enlever tes gosses à leur père, ou faire le dernier gros braquage de ta vie.

 

play

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