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26 janvier 2011

The Green Hornet - Michel Gondry

The_Green_Hornet

L'histoire du cinéma est tellement riche et courte en même temps que le recul semble manquer en permanence. On parle de classique, de moderne et de contemporain, de bouleversements majeurs finalement si proches les uns des autres... On peut revenir sur tous ceux qui ont gueulé à l'avènement du son. Puis sur ceux qui ont craché sur la couleur. Chaque progrès provoquait des méfiances - le cinéma lui-même pour commencer - souvent parce qu'on trouvait le procédé inutile, mais surtout parce qu'il consistait en un nouveau gadget qu'on n'utiliserait à bon escient que très rarement.
J'ai un peu tendance à repenser à ces violents débats pour cultiver un chouïa d'indulgence à l'égard de la 3D. Dans l'absolu, je trouve que l'image est moche, j'ai pas besoin d'avoir l'impression que des bouts de verre et de flammes débordent de l'écran lors d'une scène d'explosion pour en prendre plein la vue, et avant tout, ça me fait chier de porter des lunettes. Mais je me dis qu'il y a peut-être quelque chose dans cette troisième dimension fluo et baveuse que je ne vois pas encore, que je ne comprends pas. Peut-être que la 3D n'est pas dénuée d'intérêt et ne dépasse pas les bornes : peut-être que le cinéma n'est pas qu'un écran plat où la fabrication du relief n'a de valeur justement qu'en 2D. Je sais pas. Je suis pas à la bonne époque pour le dire. En attendant, j'ai pas d'exemple qui puisse défendre le procédé. La 3D n'apporte rien à la brillante clôture qu'est Toy Story 3, et alors que The Green Hornet fatigue le spectateur, la 3D y fatigue en plus ses yeux.
Il me faudrait un film où la 3D est indispensable, au centre du truc. Quelque chose d'aussi différent, de neuf et de cher ne devrait pas être relégué au statut d'option. Je me suis jamais autant faite chier devant un film d'action. C'est toujours un peu triste un flan qui tombe comme ça, au vu de tous les moyens déployés derrière. Les scènes d'action s'enchaînent toujours selon le même schéma, dans les mêmes mouvements de cam, avec les mêmes effets pourris - le chinois voit tout, il bouge trop vite, écran rouge trop moche, ok - les courses en voiture s'éternisent. Le scénario est pas génial - c'est pas l'apanage des films de super-héros mais quand même - je connais pas la série mais bon il est clair qu'elle me plairait pas ; un "super-héros" égocentrique qui en fait voudrait juste que son papou mort soit fier de lui... non. L'axe limite intéressant sur la corruption de la presse est anecdotique, et heureusement que celui sur la bonitude douteuse de Cameron Diaz est aussi refoulé en cours de route - ils pouvaient pas sonner du frais comme Alba ou Fox, et tu vois ça m'intrigue. Seth Rogen est drôle, mais j'ai presque envie de dire que c'est dommage dans une merde pareille. Si on pouvait retransférer toutes ses vannes dans une vraie comédie de boulevard ou au moins dans un blockbuster mieux construit et plus soigné, justice serait un peu rendue. Le side-kick chinois vient titiller les codes du genre : rébellion du bras droit génial qui réclame un peu de reconnaissance auprès de son patron incompétent. Mouais. On passe, on passe, on se fait chier, il fabrique des machines à café et des voitures, les sous-titres ressortent très bien en bas de l'écran, le Chinois est parfait, on a l'impression que la table en bas à droite est vraiment près de nous, Cameron Diaz préfère le Chinois, voitures, feu, sable, baston. Ah, il se noie dans la piscine, le Chinois ne sait pas nager : et donc, c'est à ce moment-là qu'il faut sentir la montée émotionnelle ? parce que j'étais pas sûre...
Le gros problème, c'est qu'en partant du Chinois, le film semblait se baser sur le gadget, l'ingéniosité. Alors manque de concentration de ma part ou mauvais montage, je sais pas mais j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur la manière dont il battait les méchants - le client étant roi, je dirais mauvais montage. Tous les plans rapprochés sur l'action, les ralentis, le bullet time et pour finir la 3D (soit un bout non identifié qui vole vers la droite, deux oiseaux, trois gouttes d'eau) ce sont autant de joujoux pour un film qui ne vient rien ajouter au genre. Allons revoir Batman, Kickass, même Spider-Man... Allons revoir des héros qui servent vraiment à quelque chose dans leur communauté, qui ont des problèmes persos un peu plus intéressants et qui chopent de la meuf. La prise du genre à contrepied, ça marche pas, en tout cas pas pour Gondry qui a cherché à étonner tout le monde avec ce virage incompréhensible. J'aimerais être gentille dire que "ça coûte rien d'essayer", mais bon...

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