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3 avril 2011

Hot Fuzz - Edgar Wright

SimonPegg_HotFuzz_002a

Au vu des différents axes de réflexion qui se présentent à moi depuis le début du semestre, je devrais sûrement être entrain de regarder tous les films de Robert Altman, ou tous les films japonais possible ou n'importe quel film où un réalisateur est assez narcissique pour apparaître, parler de lui, de ses peurs, demander à un autre acteur de le faire pour lui (pour résumer grossièrement le programme). Mais c'est le week-end. Et le week-end, c'est un peu le 'dummy time' ces temps-ci.
J'ai juste besoin de me poiler non stop - parce que ça fait longtemps que ça m'est pas arrivé, en tout cas, pas du côté de Mizoguchi - donc je demande son avis à la toile en ce qui concerne les meilleures comédies américaines récentes. Si on éjecte la partie que je connais déjà - au mieux tout ce qui se rapproche de The Hangover, au pire toute la panoplie de chick flicks - je pars complètement à l'aveuglette.
Bonne pioche ce soir avec Hot Fuzz - british, what else - la surprise qui frappe quatre ans après (mieux vaut tard que jamais). Je voulais du neuneu, du dingue un peu malin, de la vanne du tac au tac, banco. Parodie, avec citation à tous les degrés, des films de super flics (Bad Boys, Point Break, que j'ai pas vus, et c'est là le meilleur : plus besoin), et plus globalement d'action, Hot Fuzz raconte et sur-commente l'histoire d'un flic balaise limogé à la campagne parce qu'il fait de l'ombre à ses collègues à Londres. Sa méthode de travail qui relève d'abord du zèle à son arrivée dans un village d'apparence mortellement tranquille s'avère légitime quand se multiplient des meurtres que les autochtones assimilent par réflexe à de très fâcheux accidents.   
En gros c'est Bienvenue chez les Ch'tis en mieux, en plus lourd, plus cruel, plus taré, avec des dialogues non pas au service d'un dialecte mais bien de la satire. Simon Pegg joue très bien le processus de décoince progressive du premier de la classe, aidé par Nick Frost, le pote benêt, touchant et cinéphile par qui passent les références aux films que Hot Fuzz  détrousse un par un (la liste doit faire 3 km de long mais disons que ça va de L'Arme Fatale à Matrix). Les scénaristes (Simon Pegg justement et Edgar Wright) s'attardent sur la question des 'répliques cools' qui accompagnent les 'actions cools', sur le dosage émotionnel avant de se mettre d'accord sur le fait que toute occurrence possible virera forcément au centième degré, ça et la valeur de l'intrigue policière, qui a de quoi épouvanter la meuf d'Arabesque.
Même s'il est vrai que le film est un peu long pour ce qu'il propose et que certains fragments - je dirais toutes les scènes de courses poursuites et fusillades, assez longues pour que j'arrête de rire - viennent souvent briser le rythme, un montage saccadé, elliptique, dynamise le tout (bref on pompe aussi le film d'action dans la forme, commentaire et appropriation qui fonctionne). Et par ailleurs, les gags qui ponctuent la trame (dans cette communauté, on fait gaffe aux cygnes, mais on peut pas saquer les jeunes gens) sont assez rapprochés et absurdes pour qu'on s'y remette illico.
Au-delà du buddy movie complètement bouffon, Hot Fuzz est un film de cinéphile, hommage irrévérencieux particulièrement agréable et efficace. L'occasion pour ma part d'une incursion dans le reste de ce que Pegg, Frost et Wright ont pu pondre, car il paraît que j'ai même pas commencé par le meilleur (Shaun of the Dead).

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