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20 juin 2011

La playlist en soirée

En général, j'aime bien danser. Vraiment, j'aime bien bouger mon corps, j'aime bien taper du pied, claquer des doigts, j'aime bien crier les paroles comme une connasse en choeur avec tout le monde, et surtout, j'adooore crier "OOOOooh... Baaaaagh" quand quelqu'un fout Sean Paul. Le côté démocratique de la playlist en soirée - en d'autres termes, l'orgie surbordélique d'ipods sur la table basse - en constitue toutes les limites. Je te parle pas de soirées entre potes peu nombreux et super proches, qui écoutent la même chose, connaissent les mêmes chansons par coeur et font se dérouler sur deezer toute une vie d'inside jokes, mais des soirées où tout se mélange. Les potes d'enfance de celui ou celle qui organise la fête, ses potes du lycée, ses potes de fac, ses potes de colo, ses collègues, un peu de sa famille et les gens avec qui il/elle prend des cours de judo depuis deux ans. Loin de moi l'idée d'encourager les préjugés, mais tout de même, les gens que tu ne connais pas sont toujours une menace potentielle de ton fond sonore. C'est marrant parce que selon les contextes et les gens, il peut s'agir d'une véritable guerre ou bien d'un débat extrêmement diplomatique. Y a des soirées où une chanson n'ira jamais au-delà d'une minute, coupée dans son élan par le prochain dj qui imposera sa loi. Et il y a celles où les gens sont polis et ont un minimum de considération pour les autres et leurs goûts. Ils attendront la fin du titre avant de se ruer vers l'ordinateur et établiront une vraie playlist d'attente. Par contre, aussi tolérante soit cette pratique, le désaccord s'exprime quand même, lorsqu'ils arrêtent de danser. C'est comme ça que les potes du judo se retrouvent seuls à kiffer sur le dancefloor. Et quand il y a trois potes du judo pour quinze potes du lycée, le fossé devient assez manifeste. 
Bref, il faut faire plaisir à tout le monde, donc foutre des titres que tout le monde connaît, donc se la jouer MTV/Fun Radio toute la soirée, donc boire pas mal pour pouvoir tenir et ne plus se prendre au sérieux, mais on sait bien que ce qui compte, c'est avec qui tu passes cette soirée, avec qui tu danses, qui t'oblige à écouter Miley Cyrus - non, ce ne sera pas la même chose si c'est ta meilleure amie ou cette meuf bizarre qui a vraiment l'air d'aimer ça. En général, quand tu passes trop de temps à pester sur cette foutue musique, c'est que t'as pas trop d'amis dans cette soirée, donc finis par te soumettre ou barre-toi vite fait. 
J'ai un mariage qui approche - l'exemple phare du problème de la playlist en soirée - et on m'a demandé d'envoyer ma playlist perso pour pouvoir l'intégrer à une grosse playlist collective qui reflétera les goûts de tous les invités. Du lourd en perspective. J'ai remarqué qu'en faisant ma petite sélection, j'avais le souci d'être le plus mainstream possible. On me laissait la possibilité d'imposer ce que je voulais, et j'ai quand même eu le réflexe de prendre les tubes qui mettent à peu près tout le monde d'accord (en tout cas en ce qui concerne ma génération, parce que oui, du coup, le mariage implique quatre fois plus de clivages qu'une soirée pépère). Parce que je n'ai pas envie de ce moment de solitude quand ils lanceront ma chanson, "comment se fait-il que vous n'aimez pas Marilyn Manson bande de dégénérés ?", je n'ai pas envie d'avoir l'impression de faire chier les gens. Personne n'en a envie. Et pourtant... 
J'ai l'impression que je fais que boire et danser sur n'importe quoi depuis un peu plus d'une semaine, maintenant que je me repose, je me fais ma playlist de soirée, sans me laisser influencer par un quelconque profil de la population qui viendrait à cette soirée, mais en gardant quand même quelques codes en tête sinon ça ne sert plus à rien. La plupart de ces titres commencent à dater, mais de toute façon c'est aussi le cas en soirée, les gens ont tendance à être nostalgiques quand ils sont ensemble. Certains titres se feraient lourdement huer, considérés comme "indansables", et sûrement à raison, mais il se trouve que je relève le défi, que j'arrive à danser dessus alors que j'ai du mal à trouver mes marques sur The Time des Black Eyed Peas. Enjoy.
 
Jamie Lidell - Little Bit Of Feel Good (Mr Oizo Remix)
 
Je suis un peu une inconditionnelle de Mr Oizo. J'estime qu'il améliore tous les morceaux qu'il retape, point. Il était déjà possible de danser gaîment sur l'original de Jamie Lidell (version assez supérieure de Ben L'oncle Soul), avec des mouvements de tête et d'épaules sur les côtés ; grâce à Mr Oizo, tes coups de tête de l'arrière vers l'avant sont plus violents. Tu peux virer vers le pogo mais tu peux toujours onduler du bassin, je trouve ça génial.
 
Maximum Balloon feat. Theophilus London - Groove Me (Alex Metric Remix)

Pourquoi toujours le remix ? Parce qu'on est en soirée et que l'électronique met toujours mieux en condition. J'avoue qu'il n'y a pas de différence énorme entre l'originale et la version d'Alex Metric, sauf qu'on passe quand même d'une ambiance un peu tribale à du disco plus frénétique. Tous les ingrédients sont réunis pour que tout le monde s'aime et se groove mutuellement, et je ne pense jamais à celle-là quand je suis devant le moteur de recherche de Deezer. 

 
Bag Raiders - Sunlight


Les Bag Raiders ont la particularité de me faire plaisir et de m'irriter profondément à même pas trois secondes d'intervalle. Leurs couplets sont toujours de bonnes entrées en matière, simples, efficaces, des accords engageants; et puis ils pètent un câble au refrain, gagnent deux octaves d'un coup et prennent le risque de vraiment casser les oreilles. Quoiqu'il en soit, pour le coup c'est dansable, c'est peut-être la seule fonction finalement.
 
Sneaky Sound System - When We Were Young (Breakbot Remix)

Je voulais mettre au moins une chanson de Breakbot, genre Chelsea Inn, mais il est meilleur quand il remixe (bonne chose pour un dj). Je pense pas avoir besoin de me justifier sur celle-ci, elle doit sûrement passer dans les soirées auxquelles je n'ai pas la chance de me rendre. Ca c'est le truc que tu chantes en choeur avec tes copines en mode tas-pé, avec choré perso, duckface et tout le tralala.
 
Numero# - Hit Pop

Ca c'est pour le quart d'heure nostalgique, le quart-d'heure groupe fantôme qui a fait deux tubes avant de s'éteindre. C'est le moment où tu veux te taper une petite barre, "Tu te souviens quand on était en seconde ???", faire des grands mouvements avec tes bras pour exprimer tout le processus sentimental qui est entrain de s'effectuer. Certains n'en voudront pas parce que c'est un peu bébête mais bon, est-ce que ça nous a déjà arrêté ?
 
Teki Latex - Invitation To Ooh Wee
 
Parce que c'est quand même un peu plus classe que Girlfriend et que ça fournit le nécessaire en matière de 'mise en abime'. A cet égard, l'équivalent contemporain (Alors on danse de Stromae) est assez pauvre et mou du bide, quand bien même c'est là où il veut en venir (c'est à chier quoi). C'est mieux les mecs qui disent combien ils sont blasés en mettant la dose de rythme et de punchlines.

Ratatat - Wildcat

Le truc qu'on laisse faire quelques secondes, intrigué, remuant le corps de bonne volonté. Mais le côté répétitif aura raison de tout le monde. Il n'y a pas vraiment de climax, il n'y a pas de paroles déjà, c'est un très gros problème. Perso, la longueur pourrait me gonfler à la limite, mais sinon on peut faire une très bonne choré à la Thriller dessus.

Sam Sparro - Pocket (The Presets Remix)

Très bon feeling qui passe, The Presets qu'on reconnaît direct au rythme nerveux de leur clavier. Bon, les paroles font un peu penser au best of des statuts les plus craignos qu'on peut trouver sur facebook, mais c'est peut-être justement pour ça que cette chanson est parfaite; fraîche, anglo-saxonne et remixée, c'est la chanson de soirée par excellence, alors ceux pour qui ça ne bouge pas assez peuvent aller s'injecter un calmant.

 
Jamiroquai - Twenty Zero One

Parce qu'il y aura toujours du Jamiroquai - du moins je l'espère - parce que la meilleure, c'est Deeper Underground, sur laquelle on peut vraiment pas danser. Donc on se retrouve avec celle-ci, pas exactement disco comme on s'y attend. Il faudra se la jouer un peu robot, un peu hip hop, un peu de trucs techniques pas à la portée de tout le monde mais lance-toi, de toute façon on aura tous l'air ridicule à part ceux qui bougent bien.
 
Emiliana Torrini - Jungle Drum (Jai Paul Remix)
 
Jai Paul est quelqu'un d'assez intriguant, et il n'a fait que très peu de choses à ce jour. Je ne connais  de lui qu'une intro de vingt secondes, un titre, BTSTU, entraînant mais ultra posé (dansable si tu as bien fumé ta dose) et ce remixe de cette meuf qui ne m'évoque pas grand-chose. Disons qu'il est une heure, que les gens commencent à s'asseoir. Tu lances Jungle Drum et c'est reparti (pour au moins 2min24). En fait j'aime juste l'envolée quand elle répète "My heart is beating like a jungle drum" au premier refrain (00:48).

Casiokids - Fot I Hose

Pour le côté "musiques du monde", qui ne va pas chercher plus loin qu'en Europe. Tu te dandines et te balances, un peu las, comme sur du reggae. Fot I Hose n'est pas évidente à tenir, il y a certes les passages à vide entre les refrains, mais si tu restes tonique, ferme et cohérent, il n'y aucune raison de passer pour un con, puisque le morceau est bon et que tout le monde le sait.
 
Axel Bauer - Cargo De Nuit

Ca c'est pour pallier tout ce qui se rapproche des délires sur la chanson française quand on entre dans la phase de la thématique des décennies. S'il n'est pas possible de ne pas échapper aux classiques des années 60 à 90 (à chaque fois), alors à la place de Gold et Claude François, je propose Axel Bauer, dont l'invitation à danser n'est peut-être pas aussi explicite mais reste une invitation, j'en suis sûre. Y a même de quoi être assez sexy là-dessus. 

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